Ne vous faites pas avoir par cette gentille demoiselle au chant fragile qui ouvre le disque, Membrane continue de dérouler un tapis noise volontairement opaque, et ce n'est pas aujourd'hui, aidé de Nicolas Dick au son, que le groupe va réduire la voilure. Mais là où le trio n'avait jamais réussi à me parler, trop fidèle serviteur de la cause Unsane premier degré, il semblerait que ce nouvel album me laisse percevoir de nouvelles perspectives. Les français continuent de nous la servir sans bouteille d'oxygène, avec les godillots bien ancrés dans le sol, lourd comme un tracteur à l'arrêt, mais le bloc habituellement si indestructible laisse aujourd'hui voir quelques aspérités, et peut-être même quelques fissures. Et je m'y engouffre. Du coup, quand le trio dévoile un peu de sa sensibilité, c'est un peu de ce que j'aime chez les compères de Basement qui resurgit. Un peu de la finesse du quatuor de Libourne qui apparaît. Malheureusement, Membrane, ne veulent surtout pas perdre leur aspect opaque, poids lourd collé au bitume, même si ce n'est pas ce qui leur va le mieux. C'est dommage, car c'est bien quand le groupe ouvre un peu sa noise, laissant un peu respirer l'auditeur, que sa force se décuple. C'est quand il se permet quelques guitares vicieuses, quitte à perdre un peu de son mur du son, qu'il devient intéressant. C'est quand de très loin, il laisse entrer une vague impression de Killing Joke, qu'il surprend et retient l'attention. Et ce nouvel album, malgré ses lourdeurs, semble aller dans la bonne voie. C'est un bon signe.
[mg]
http://www.positiverage.com/reviews/reviews437.html
No comments:
Post a Comment